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En Europe / Expositions

Ma visite du Château d’Agathenburg

Vue de la campagne par la fenêtre du S-bahn

La campagne hambourgeoise par la fenêtre du S-bahn

C’est très motivée que je suis montée dans le S-bahn 3, je ne m’attendais pas à y passer… 1 heure !! Mais ça valait le coup puisque j’ai pu admirer la campagne hambourgeoise avant d’atteindre l’arrêt Agathenburg où ne se trouve à peu près que le château… d’Agathenburg ! Ca tombe bien, c’est celui que je cherchais.

A vrai dire, je venais pour visiter l’exposition « Come little friend » et je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Le château propose des expositions temporaires dans quelques salles du 1er étage, en même temps qu’une exposition permanente au rez-de-chaussée et dans le reste des salles du 1er étage qui raconte l’histoire de la famille Van Königsmarck (bah oui, on est en Allemagne, enfin en même temps ils étaient à moitié suédois).

Vue arrière du Château d'Agathenburg

L’arrivée par les jardins du château

Quand on arrive par la gare de S-bahn, comme moi, on arrive au château par ses jardins, en montant quelques marches, on le découvre tout en brique. Le château date de la Renaissance, il n’est pas très grand mais a quand même 2 étages. Relativement carré, avec d’un côté une tour qui fait face à l’allée d’où les gens étaient supposés arriver il y a longtemps et une terrasse de l’autre côté qui accueille maintenant les visiteurs et consommateurs du café du château. A la gauche du château lorsque l’on est face à la tour, se trouvent d’anciennes écuries en réfection avec un toit de chaume et apparemment quelques habitations occupées (le gardien ?). A la droite, un joli jardin.

La visite commence au rez-de-chaussée avec l’explication de la généalogie des Von Königsmarck… intégralement en allemand, les subtilités m’auront donc sûrement échappé ! Enfin ce que j’ai bien compris c’est que les Van Königsmark étaient une grande famille et que l’exposition allait me présenter les différentes générations s’étant succédées dans le château. Après un petit tour des 2 premières salles occupées par le café du château et des meubles dont certains sans cartels me font m’interroger sur leur provenance, je me dirige vers l’exposition.

Je repasse dans la réception pour accéder à l’escalier qui mène au sous-sol. Arrivée en bas, le propos se concentre sur ce sacré romantique d’Hans Christoph von Königsmark (1605-1663). Le « père fondateur » de cette grande famille, était commandant d’armée pendant la guerre de 30 ans (1618-1648 environ). En récompense de ses faits d’armes, il fut nommé comte par la reine de Suède et gouverneur général des duchés de Brême-Verden. Il choisit alors le village de Lieth comme siège de son gouvernement et y fait construire un château qu’il nomme Agathenburg, en hommage à sa femme, Agathe von Leesten (1608-1671). Par la même occasion, il rebaptise le village du même nom ! #funfact : lorsque les villageois se trompaient et utilisaient l’ancien nom, ils se faisaient cravacher… => Idée : si on faisait la même chose avec les touristes qui massacrent impunément les noms de villages bretons à longueur d’été ?

La maquette du Château d'Agathenburg

Maquette du château.
La gare de S-bahn se situe maintenant à l’ancienne entrée des jardins qui sont devenus des champs

Bref, je passe de salle en salle, découvrant l’expansion et les aménagements différents du château qui s’est grandi au cours du temps pour être achevé en 1655. Dans ce sous-sol, une muséographie assez épurée avec peu d’objets : un coffre, de la vaisselle, une grande maquette et au fond de la 3ème salle : un trou ! Evidemment, mon imagination contaminée par un trop plein d’épisodes des Experts et d’Esprits Criminels s’est demandé si ils y jetaient des gens, mais non, il s’agissait bien d’un “frigidaire” à l’ancienne, les aliments y étaient stockés avec de la glace en hiver pour les conserver (et en été ils faisaient comment ?). Dans ce trou ont été retrouvés différentes céramiques, fragments de verres, exposés dans une vitrine, comme d’habitude, la vie des personnes étant toujours bien renseignée par leurs poubelles. Après une dernière salle sur les exploits guerriers dudit sieur Van Königsmark ornée d’armes et de gravures, l’ascenseur m’attendait pour m’emmener au 1er étage.

Là je fis connaissance avec les générations suivantes de cette grande famille dans 3 pièces différentes. La première était consacrée à l’un des deux fils d’Hans Christoph : Otto Wilhelm Van Königsmark (1639-1688), ambassadeur, gouverneur, militaire, il mena une vie remplie de voyages représentée par de nombreuses gravures anciennes de villes européennes. La vie de son épouse Catharina Charlotte née De La Gardie (1654/55-1697) occupe la pièce suivante : n’étant restée mariée que 6 ans avec Otto Wilhelm qui meure prématurément sans lui avoir donné d’enfant, elle a mené le reste de son existence une vie extrêmement austère et pieuse aggravée par le fait que son neveu Philipp Christoph détournait apparemment son revenu de veuvage #VDM

Portrait de Maria Aurora Van Königsmarck

Maria Aurora Van Königsmarck, une jet-setteuse du 17ème siècle ?

Leur neveu et leur nièce, la 3ème et dernière génération de Königsmark, occupent la dernière pièce et son présentés comme des personnages assez sulfureux ! L’une des femmes les plus célèbres de son siècle selon Voltaire : Maria Aurora Van Königsmark (1662-1728), était une femme de culture qui brillait par sa beauté et son intelligence, c’est aussi l’arrière-arrière-grand-mère de George Sand ! Quant à son frère Philipp Christoph (1665-1694) (qui détournait l’argent de sa tante Catharina Charlotte) amoureux depuis l’enfance de la princesse Sophie-Dorothée de Brunswick-Lunebourg (1666-1726), il entretient une relation adultère avec elle jusqu’à ce que, dénoncé par son ex-maîtresse jalouse, il se fasse assassiner par le mari de ladite princesse (futur George 1er de Grande-Bretagne quand même !). Son corps a ensuite disparu et même sa sœur n’a jamais réussi à le retrouver… Avec lui s’est éteinte la branche suédoise des Van Königsmark. Je me demande encore comment un blockbuster hollywoodien ne s’est pas encore saisi de cette histoire au fort potentiel historico-peoplo-trash !

C’est toujours étrange d’en apprendre autant sur une famille dont on ignorait l’existence 3 heures plus tôt mais intéressant aussi. J’ai eu le temps d’y réfléchir ensuite en me promenant dans les jardins du château. Une jolie petite roseraie se trouve à gauche en sortant du château et, un peu plus bas, un surprenant étang recouvert de lentilles d’eau avec un petit pont et une île avec un banc au milieu ! Magnifique vraiment. Et c’était déjà le moment de retourner à Hambourg.

Etang et pont dans le jardin du Château d'Agathenburg

Le jardin au top du romantique

Le must :

Pour moi, la muséographie de toute cette histoire était vraiment étonnante. Je n’ai pas réussi à savoir quand elle avait été retravaillée mais vraiment c’était de qualité. Un propos bien hiérarchisé avec du texte sur des kakémonos et plus de détails sur les cartels. Pas trop d’objets mais très bien choisis. Il y avait même des écrans interactifs pour consulter des objets de la collection ! Bon, par contre je n’ai pas réussi à faire fonctionner les vidéos, dommage.

Silhouettes dans une des chambres du château

Silhouettes dans une des chambres du château

Mais ce que j’ai préféré, en tant que connaisseuse de structures et projets sans argent pour les expos. J’ai vraiment aimé la présence suggérée de personnes avec une technique extrêmement simple : un kakémono avec une silhouette découpée dans du velours gris épais. Cette silhouette était collée derrière et une lampe installée à l’arrière permettait de donner l’illusion d’une présence, d’une ombre. C’était vraiment bien parce que le château ne conserve pas vraiment de réelles traces de vie des habitants, il est très ancien et la famille Van Königsmark a depuis longtemps déserté les lieux. Ces ombres permettent de créer la vie qu’il manque peut-être. Et ça ne coûte pas si cher !

Les + :

+ La présentation du château par ses habitants est un choix qui me plaît toujours, sûrement à cause de ma passion pour l’ethnologie et aussi parce que je suis assez ignare en architecture :) Tout me paraît plus vivant avec ce choix et la vie des personnages nous en dit beaucoup sur le contexte.

+ Une muséographie au top !

+ Un superbe parc qui permet de se poser pour réfléchir à ce qu’on vient de visiter, enfin si il fait beau.

Les – :

– Tout en allemand, c’est un peu raide. Apparemment il y aurait un audioguide en anglais mais on ne me l’a pas proposé.

– De jolis meubles occupent certaines salles mais difficiles de dire si ils sont d’époque ou non, notamment le grand vaisselier en faïence du rez-de-chaussée ?

– Les vidéos ne marchaient pas. Parce que j’étais seule ? Parce qu’il fallait demander ?

Et toi, tu l’as visité ? Tu en as pensé quoi ?

Arrivée par la grande entrée au château d'Agathenburg

Arrivée par la grande entrée au château d’Agathenburg

Schloβ Agathenburg [Château d’Agathenburg] à… Agathenburg !

Temps de visite : J’ai du passer environ 2h en tout dans l’exposition permanente et les jardins. Compter du temps en plus pour l’exposition temporaire.

Prix : 4€ pour l’intégralité du château, avec exposition temporaire, parfait !

Plus d’informations par ici (en allemand désolée ^^) !

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